Ever Change: Courir sur terre
Le mariage royal de Meghan Markle et du prince Harry a dominé l’actualité en 2018, éclipsant d’autres nouvelles importantes comme le fait que les monarchies existent encore ainsi que la publication du livre le plus populaire de l’été cette année là: vous le connaissez tous, Où atterir? Comment s’orienter en politique par Bruno Latour. Quand les États Unis ont menacé de quitter l’accord de Paris, Latour, un philosophe reconnu mondialement par peut-être 3 ou 4 personnes, a fait ce que les universitaires savent le mieux faire: il a écrit un livre qu’absolument personne n’a lu. Où atterir? est un vai suspense sur le changement climatique, garanti de devenir la prochaine superproduction hollywoodienne avec The Rock dans le role du changement climatique. En attendant le film, le message de Latour se résume en quelques mots: la terre change et nous devons faire de même.
Il est nécessaire de trouver un terrain d’entente entre nous, la planète et toutes ses créatures. Et seulement la mode est capable de tous nous sauver. Ce n’est pas exactement ce que dit Latour, mais il encourage ses lecteurs à trouver des approches créatives qui favorisent cette perspective commune. L’art et la pratique de la course à pied est une voie possible. Ever Change (Chapitre V) explore cette idée avec un optimisme écologique, du moins autant qu’une collection de mode le peut. Nous avons atteint de nouveaux sommets avec A New High. Maintenant, on remet les pieds sur terre avec Ever Change. Bezos et Musk, le pire groupe folklorique au monde, on peut-être décidé d’aller mourir sur Mars, mais ceux qui restent doivent apprendre à mieux vivre ici-bas. Et on est mieux de le faire au pas de course tant qu’il y a encore un sol sur lequel courir.
Les êtres humains ont une relation d’exploitation avec la nature mais la course à pied peut nous permettre de faire un pas vers un changement de comportement, ou du moins c’est une façon de nous faire réaliser qu’on est capable de changer. La course est un sport très difficile au début, qui fait naître en nous presque un sentiment d’amour-haine. Mais si vous persistez et n’abandonnez pas, ça devient éventuellement plus facile, même agréable. En ce moment, la situation climatique paraît sombre, comme si on vivait le dernier épisode de l’émission de télé des années 90 Dinosaurs, celui dans lequel le père annonce à sa famille qu’il a déclenché la fin du monde en construisant une usine qui fabrique des fruits en cire. Il faut nous rappeler qu’on a encore le temps de renverser la situation (on est quand même meilleurs que des dinosaures obsédés par les fruits en cire, non?) Vous n’allez pas réduire, comme par magie, vos émissions de carbones en portant les vêtements de Ever Change (mais sait-on jamais) cependant la course est une manière durable de développer un sens d’optimisme pour le changement. Il n’est jamais trop tard pour commencer à faire de l’exercise comme il n’est jamais trop tard pour commencer à s’occuper de la planète. Mais aujourd’hui c’est quand même mieux que demain. Et pourquoi ne pas porter Ever Change pendant que vous y êtes? Il faut porter quelque chose.
Mais où ce trouve la ligne de départ? Par où commençons-nous à percevoir différement notre environnement? La vitesse et la grandeur du problème sont les deux plus grands obstacles. Se faire dire par les scientifiques que la terre va se réchauffer d’un ou deux degrés au cours des prochaines décennies et déclencher un désastre mondiale n’évoque pas le même sentiment d’urgence que l’image de planètes pulvérizées par un gros laser dans Star Wars. On a collectivement versé plus de larmes pour le monde imaginaire d’Alderaan que pour la fonte réelle des glaciers. C’est en grande partie parce qu’on vois directement Alderaan exploser tandis que la crise environnementale à laquelle nous faisons face est beaucoup plus difficile à visualiser. Star Wars nous a appris deux grandes leçons: qu’on arrête de prétendre que les hologrammes sont la technologie du futur parce qu’ils sont toujours de très mauvaise qualité, et si on veut unir les gens contre un ennemi commun ça aide de pouvoir cibler directement ce qui nous menace, comme par exemple une boule d’acier géante équippée de lasers qui flotte dans l’espace.
Le changement climatique peut paraître iréel et impossible à aborder tellement c’est un évènement immense, multidimensionnel et lent. Sans mentionner que c’est un sujet hyper stressant. Et vous savez ce qui soulage le stress? Un gin tonic! Mais non, c’est la course. C’est une activité qui a aussi tendance à redimensionner le monde autour de nous et de capter notre attention. Tout est un peu plus petit, plus près et concret pendant une séance de course. La planification d’itinéraire crée une experience intime de notre environnement. Courir confère une perspective unique du sol sous nos pieds. De plus, la course nous oblige à nous engager physiquement avec le monde naturel, à sentir ses contours, ses textures, et le poids de l’atmosphère. Bref, la course est une rencontre matérielle avec la terre.
Cela est mis en évidence par le lien particulier entre les coureurs et la terre qui nous fait prendre conscience de nous-mêmes en tant que corps en mouvement. C’est merveilleux que la beauté de la terre puisse avoir un impact spirituel sur nous et nous aider à atteindre de nouveaux sommets quand on trouve notre « flow ». Mais il faut aussi rester les pieds bien plantés sur terre et penser à la façon dont on se déplace dans le monde. Écouter le rythme de nos pas, de notre souffle, de notre cœur qui bat, sentir la sueur sur notre peau et notre température augmenter, nous donne un sens de l’espace qu’occupe notre corps. La manière dont nous l’habitons en dit long sur la sorte d’habitant que nous sommes. En développant des méthodes d’entraînement, on renforce notre confiance dans les capacités de notre corps et ses pouvoirs de récupération. Par extension, on réalise que la terre aussi est physique, fragile, résiliente, et capable de guérir. En plus de promouvoir la contemplation intérieure, la course nous fait regarder autour de nous et nous fait percevoir la planète comme un autre corps, comme notre exosquelette, qui a besoin d’être protégé.
La course est une forme d’art parmit plusieurs qui accorde à la terre une histoire un peu plus personnelle et un peu moins abstraite. On en a bien besoin après 18 mois sur Zoom, pouvant à peine se reconnaître le visage à moins qu’il soit dans un petit carré et avec une apparence granuleuse. Chaque nouvelle technologie éloigne la société du monde naturel. Mais l’expérience extrêmement désincarnée de vivre dans des espaces numériques nous fait oublier particulièrement rapidemment que rien ne dure pour toujours. Ceci est une verité qui s’accepte plus facilement en relation avec la nature, où tous se décompose et se récompose sous une nouvelle forme. Aucun état n’est permanent et chacun apporte une certaine beauté. Il n’ya rien de mieux que d’aller courir, en union avec son environnement, pour nous rappeler que nous sommes tous connectés par ce processus naturel. Les vêtements de la collection Ever Change se décline dans des nuances de tons de terre, conçues spécifiquement pour amplifier ce sens de fraternité. Nous introduirons aussi bientôt des options de “layering” pour courir pendant l’hiver et continuer notre communion quotidienne avec la nature.
D’accord, ce n’est peut-être pas facile d’établir un rapport profond avec un tas de feuilles. Mais pourquoi pas avec un crabe? Une sauterelle? Ou ce bon toutou qui vivra plus longtemps que nous tous? Les animaux en général constituent notre lien émotionnel avec une crise écologique qui peut parfois sembler assez distante; ils nous donnent un objectif dans une situation pas toujours très clair. Ces animaux en particulier ont tous un point commun: ils sont protégés par un exosquelette. Le concept d’un exosquelette est une des inspirations derrière Ever Change. Et avant de dire que c’est bizarre comme inspiration, un exosquelette est vraiment remarquable et en évolution constante quand on y songe un peu: il peut être rigide, mou, renforcé, ou rejeté complètement. Les crabes étaient des adeptes de modification corporelle bien avant que ce soit à la mode. C’est incroyable ce qu’on peut voir et apprendre quand on prend le temps de regarder par terre. Ne sommes-nous pas tous un peu rigide, un peu mou, un peu modifiable? Et la terre aussi? Le changement commence avec la découverte de rapprochements inattendus et la course nous conditionne à nouer des liens et à déprendres des autres. En prenant soin de notre communauté avec qui on court, on apprend à appliquer ce soin envers l’environnement dans lequel on vit.
Nous ne disons pas que la course est la réponse à tous les problèmes du monde, mais c’est une activité qui peu ouvrir de nouvelles perspectives sur les problèmes dans notre petite parcelle de terre. Réorienter notre façon de voir les avantages sociaux plus larges de la course, nous permet aussi de réorienter la façon dont on prend soin d’autrui et de la planète. Un des aspects le plus surprenant de la course c’est ce que ça nous apprend sur l’interconnexion. Et peut-être plus impressionnant encore: que l’endurance ne signifie pas seulement de courir plus longtemps ou prolonger notre séjour sur terre le plus longtemps possible. Il s’agit plutôt de mieux courir, de tirer le maximum de notre vie, et de reconnaître lorsque le temps est venu de changer.